Tout le monde veut que ça change mais personne ne veut changer.
EINSTEIN
De Magaly Siméon
Je vis en région parisienne, je suis donc impactée par les grèves. C’est le pré-requis de ce post.
Je marche donc beaucoup en ce moment, et finalement c’est bon pour la santé. Et ça me permet aussi de penser à la situation et j’ai pleins de questions !
Question 1
En quoi c’est différent de 1995 ?
Nous sommes 1/4 de siècle après, et dit ainsi cela fait beaucoup de temps.
Nous sommes dans le siècle du co
- co-construction
- co-décision
- co-développement
- …..
Et donc?
Qu’est ce qui en 2019 est différent du conflit de 1995 ? Personnellement je ne trouve pas et j’ai essayé de poser la question autour de moi, à des experts, détenteurs d’une autre vision, et parfois de plus d’informations.
Et la réponse est : on ne voit pas vraiement.
1/4 de siècle plus tard, nous en sommes toujours à être immobiles, immobilisés par un conflit dont je ne suis pas sure que nous comprenions vraiment les tenants et les aboutissants.
Question 2
Comment peut-on dire que c’est un combat pour protéger les prochaines générations ?
Est-ce que tout le monde a bien en tête ce qu’est la Caisse d’Amortissement de la Dette Sociale (CADES) ? Nous avons reporté à plus tard le paiement de notre train de vie actuel.
Qui a appelé à manifester contre? Qui a mis en avant que cela revenait à demander à nos enfants de payer pour nos dépenses actuelles ?
Je n’ai rien entendu de ce genre, mais peut-être n’ai-je pas bien écouté?
Ou alors, mais c’est une hypothèse, la protection des générations futures n’est finalement pas réellement le sujet ?
Question 3
Les média nous abreuvent d’images de parisiens au bord de la crise de nerfs, ils les trouvent où?
J’utilise les transports en commun. Je n’ai pas d’autre moyen de locomotion. Et je suis frappée jour après jour, sur toutes les lignes que j’emprunte, ou que j’essaie d’emprunter, par la résilience des parisiens et parisiennes. Nous sommes endurants, calmes, et il y a même quelques moments de grâce, quand dans la file d’attente du tram, nous nous organisons pour protéger tout le monde en n’ouvrant qu’un parapluie sur 2 pour ne pas se gêner.
Alors pourquoi vouloir absolument mettre en avant les moments de tensions, qui existent, et pas le reste, les co-voiturage, le développement sur Nextdoor des propositions de transports, les nouveaux utilisateurs de BlaBlaCar, autant de manifestions de cette nouvelle société collaborative ?
Question 4
Prendre la voiture en ce moment dans Paris c’est l’enfer. Mais pourquoi la prendre?
Vous allez dire : parce que beaucoup n’ont pas le choix. C’est vrai.
Et pour permettre à ceux-ci d’arriver à avancer, peut être que les autres, les parisiens qui travaillent sur Paris pourraient renoncer à leur voiture, au moins le temps des grèves? Et je vous assure, et je ne balancerai pas, que ce n’est pas le cas!
Question 5
On nous dit que l’opinion publique, qui est a peu près aussi réelle que le monstre du Loch Ness soutient ceux qui font grève, mais qui est l’opinion publique?
Car qu’est ce que cela signifie, soutenir ceux qui font grève?
Etre parfaitement d’accord avec leur combat? Ou ne pas vouloir se mêler de ce combat?
Pour soutenir, il faudrait comprendre, et bien que des efforts de pédagogie aient été faits, je ne suis pas sure que nous comprenons bien.
En tout cas, ce que je comprends assez facilement, c’est que arrêter de travailler à 55 ans quand l’espérance de vie est à 60 ans, c’est possible économiquement. Mais lorsque l’espérance de vie est désormais autour de 75 ans, cela signifie cotiser 30 ans pour recevoir une retraite durant 20 ans. Ca ne me semble pas économiquement viable, mais peut être que je n’ai pas tout compris?
Magaly Simeon est la fondatrice de http://www.lilyfacilitelavie.com
Elle est également Senior Advisor pour quelques dirigeants du secteur de l’assurance, membre de Conseils d’Administration et conférencière.
Elle a exercé des fonctions de dirigeante dans l’assurance, principalement dans le secteur de l’assurance de personnes et l’assistance.
Son parcours a été marqué par la direction de grands projets de transformation pour lesquels elle est rentrée dans une logique de formation continue sur les sujets d’engagements et d’execution.